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Québec, Canada
En année d'étude en Maîtrise de Journalisme International à l'Université Laval. Et après...

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jeudi 31 janvier 2008

Pourquoi je rejoindrais (peut-être) MediaPart - Thom

Pourquoi je rejoins MediaPart - Laurent Mauduit
Vidéo envoyée par Mediapart

Non je n'ai pas changé d'avis sur Mediapart.

Non je n'ai pas cédé aux pressions de mon lectorat en hausse (+ 2 commentaires de gens que je ne connais pas, youhou. Ça doit être l'effet Plenel.)

Mais comme il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas de veste, je vais saisir l'occasion de faire (un peu) amende honorable. 

Je n'aime toujours pas Plenel mais un commentaire m'a fait revenir sur mes pas. Sur son site qui n'est pas son site, il y avait un article vraiment bien fait sur les coups tordus des banques dont je vous laisse deviner qui en était l'auteur. 

Vous êtes trop fort : c'est Laurent Mauduit. J'ai été sidéré par sa vidéo de présentation. C'est la première fois que j'entends parler de connivences entre banques et médias ailleurs que dans un livre d'enquête ou de révélations. Alors dans une vidéo de présentation, voilà de quoi donner le ton ! 

Et puis il y a autre chose. Par deux fois, la presse française a eu l'occasion de dénoncer un scandale du milieu bancaire, mais est passée complètement à côté. Clearstream. Peu de gens ont compris ce qui se passait dans ces magouilles politico-financière et il a fallu à l'auteur de l'enquête comme aux juges (dont Renaud Van Ruymbeke qui enquête aussi sur l'affaire de la Société Générale), une bonne dose de perspicacité pour ne pas se laisser couler. À l'origine des deux affaires (Clearstream 1 et 2), Denis Robert, que les médias ont presque toujours fait passer pour un gentil allumé criant au complot malgré ses victoires dans deux nombreux procès engagés par Clearstream qui, dans l'ensemble, prouvent bien non seulement la validité de ses preuves, mais aussi la crédibilité de son enquête (qui a été vérifiée par quelques journalistes par la suite). Mais au moment de sortir son scoop, son principal partenaire le lâche subitement : Le Monde n'apporte plus sa caution. Et ce n'est que bien après ce brusque revirement, lorsque le soufflé sera retombé, que le journal reconnaîtra du bout des lèvres qu'effectivement Denis Robert avait peut-être raison. Mais c'est trop tard et le journaliste attribuera le flop de ses révélations à la puissance du Monde : les autres médias n'ont pas osé suivre à contre-sens du prestigieux quotidien. Beaucoup plus surprenant, bien avant que l'on ne parle de la seconde affaire Clearstream et que les fameux listings ne défrayent la chronique, j'avais discuté avec quelqu'un qui travaillait dans le journal et je lui avais demandé ce qu'il pensait de Clearstream et de Denis Robert. Curieusement, il m'avait parlé d'un corbeau qu'on était sur le point de découvrir laissant penser que ce pouvait bien être le journaliste lui-même et, si j'ai bonne mémoire, il y a eu un ou deux articles allant dans ce sens à l'époque. Mais ce n'est qu'après que sont sortis les listings. Après encore que l'on s'est aperçu qu'ils étaient truqués (à ce moment-là, même Denis Robert ne savait ni que c'était ses listes de comptes qui circulaient, ni qu'elles avaient été modifiées). Après enfin, que l'on a parlé de corbeau. Je me suis toujours demandé comment Le Monde avait été mis au courant qu'un corbeau se préparait à agir dans l'ombre avant même qu'il n'ait agi. Et pourquoi tant d'acharnement sur Denis Robert. Ce dernier avait avancé comme début de réponse que Le Monde avait sûrement des intérêts dans Clearstream. Restait à savoir lesquels. Laurent Mauduit apporte un élément de réponse : dans un milieu où l'on a tendance à se serrer les coudes comme l'expliquent volontiers les banquiers, généralement de façon anonyme, à l'occasion des divers scandales ou enquêtes, les intérêts croisés des dirigeants du Monde ne vont pas encourager au sabordage de la banque des banques. Mais ce ne sont que des hypothèses.

En attendant, j'aime franchement le ton et l'expertise de ce monsieur, qui tranche, à mon goût, avec le style Plenel, plus mielleux. 

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Tu abordes un gros sujet : les rapports entre l'Entreprise et les médias, le capitalisme de la connivence, ou celui de la barbichette, comme dit Mauduit. Autant je suis d'accord avec sa formule barbichette, autant je ne parlerais pas de connivence, qui est un terme positif, mais plutôt de complaisance.
Au lecteur/spectateur/auditeur de se laisser plumer, ou au contraire d'apprendre à décoder, à identifier la part du vrai, et celle de la manipulation, en arrêtant d'être naïf, et d'engraisser des médias qui ne sont que des pompes à pognon et des relais d'opinion totalement subjectifs. Mais après tout, un journaliste travaillant dans un support médias privé n'est pas tenu à l'objectivité, n'est-ce pas , Monsieur Plenel....