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Québec, Canada
En année d'étude en Maîtrise de Journalisme International à l'Université Laval. Et après...

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jeudi 31 juillet 2008

jeudi 24 juillet 2008

"On a un big problem (Houston)"


Et m****! Quand un douanier vous dit que vous avez un problème, vous ne faites jamais le fier. Mais lorsqu'en plus celui-ci partage votre "problème", c'est tout juste si vous ne vous attendez pas à voir débarquer une escouade du GIGN en rappel du toit de l'aéroport.
Soyons zen, me dis-je, cette andouille alarmiste charmante hôtesse d'accueil ne m'épargne pas un large sourire dont je devrais me réjouir : je vais peut-être échapper au Goulag. Mieux, avec un peu de chance et un juge conciliant, je négocie une réduction de peine. Mais en attendant, je vide mes poches une baïonnette me chatouillant le creux des reins devant la préposée au rayons X qui ne doit pas être si douanière que ça.
Et elle a beau m'aider avec beaucoup d'amabilité et une légère gêne à extirper mon ordinateur de mon sac-à-dos, elle ne me dit toujours pas ce qui ne va pas et je commence sérieusement à me poser des questions. Je n'ai rien de dangereux sur moi, pas même une lime à ongles, aucun liquide, ni de drogue sur moi, si ce n'est des anti-douleurs dont j'ai les ordonnances. Alors vraiment, je ne vois pas.
"Votre attelle, monsieur... Il va falloir la passer aussi. No comment : je m'exécute vite avec la relative aisance que j'ai pris à vivre avec un bras depuis trois semaines...



Petite parenthèse, ce message a été rédigé depuis un Iphone qui, selon ma grand-mère très férue d'actualité, est plus magique qu'Harry Potter.

samedi 19 juillet 2008

"Avant, je n'étais pas raciste!"

C'est un chauffeur de taxi qui m'a lâché, sans complexe, cette énormité alors que l'on discutait des clients "chialeux" (comprenez : casse-pieds). Ses mauvaises expériences systématiques, selon lui, avec des noirs, l'avaient profondément remonté contre les nombreux africains de ma fac. Pinailleurs, peu aimables voire gentiment escrocs, dans la description un peu confuse qu'il m'en a fait, j'avais l'impression d'un monde à l'envers où des blancs subiraient le joug colonial des noirs d'Afrique.

J'ai bien tenté de lui expliquer qu'il faut parfois savoir s'accommoder de cultures différentes, que ce devait être un jeu d'être odieux, ou une tentative de grappiller quelques sous au prix de la course; le bonhomme n'avait pas l'air convaincu. Pour lui, les noirs partaient tous dans le même sac : celui des clients qui allaient lui gâcher sa journée. Raison pour laquelle il ne m'aida que très distraitement à charger mon sac, préférant observer avec soulagement et antipathie un Béninois qui attendait non loin avec ses cinq petites valises.

En écrivant ce message, je m'aperçois que sur la vingtaine de chambres de mon étage, je n'avais jamais remarqué que je ne croise régulièrement que des noirs et un arabe. Avec tous, j'échange - au pire - de polis saluts, mais bien souvent on discute volontiers et il y en a deux que j'apprécie tout particulièrement. L'un est un exemple de discrétion avec un sourire figé haut aux oreilles, du genre à remplir d'espoir un dissident chinois; l'autre est à peu près l'inverse, exubérant à souhait, relativement bruyant à en juger par les éclats de voix d'un voisin plus proche de lui que je ne le suis, mais très drôle et super sympa.  

Alors bien sûr, tout n'est pas idyllique. Il y a "le bruit et l'odeur" disait Chirac avec un nauséabond relent de xénophobie et mes voisins n'y coupent pas. Ah bah tiens, si, justement : il y coupent. Pour l'odeur, nos poubelles sont relativement inodores comparées à d'autres et le bruit, à l'exception d'une franche engueulade qui a eu le mérite de nous faire lier connaissances avec mon plus proche voisin, c'est plutôt calme plat.

Pourtant quand j'avais débarqué à cet étage, j'avais eu assez peur... Des poissons d'argent (insecte qui prolifère dans la crasse) la première semaine, un panneau exigeant plus d'hygiène dans les toilettes et surtout ce type qui emballait sa vaisselle sale dans ses cartons. Mais lui ça comptait pas, il était blanc... Pas plus d'ailleurs que mes copines belges du semestre précédent qui faisaient pas mal de boucan à leur étage, surtout en retour de soirée, aux dires d'une autre copine.

Bref, vous l'aurez compris, tout ça c'est une histoire de cohabitation et une couleur peut vite vous monter à la tête dès lors que vous ne voyez plus qu'elle. De là à charger comme un taureau, il n'y a qu'un pas qu'encore trop de gens sont prêts à faire. Vivement demain !

vendredi 18 juillet 2008

le vieil homme et l'enfant.

De mes grand-pères, je me rappellerai les jouets, les histoires. De mes grand-pères je retiendrai les faits de guerre, les étourderies, les bougonneries. De mes grand-pères je garderai précieusement le nom des oiseaux et la science délicate de nourrir les canards. De mes grands-pères j'humerai l'odeur que la pluie fait sur les grosses souches et qui flotte dans une vieille baraque. De mes grand-pères, je sentirai le vent des dunes brisant nos fragiles cerfs-volants.

Et puisqu'un jour il faut bien leur dire au revoir, de mes grand-pères j'emporte le sourire.

mercredi 16 juillet 2008

Dépendances

On est mercredi, il ne se passe rien de particulier, alors j'ai pensé que c'était le bon moment pour un retour des Lolcats avec une série sur le thème (très large) de l'addiction :

Nooooon!!!!
J'arrête demain !!

Ton tour ?
Et pourquoi pas jamais ?
Est-ce que "jamais" ça te va ?

Hé! T'as d'beaux zieux tu sais.

Il tire ! Il marque ! 
La foule est en délire ! Hahhhhhhh !

Euh... Tu rentres tôt

Tu sais...
il y a d'autres arbres Bob ..!

mec
tictac

Ça s'appelle "nourriture"
J'en ai besoin pour vivre.

Bois dans les toilettes, qu'il disait. Ça a bon goût qu'il disait.
L'est con ce chien.

Tu rentres tard.
J'ai faim.
Le chien a mauvais goût.


Et une spéciale "ma merveille":
Son seul superpouvoir c'était l'organisation.

dimanche 13 juillet 2008

Bonne chance mon homme !

Voilà une semaine que j'ai mon bras en écharpe et que je rencontre plein de monde. Comme ce voisin qui engage la conversation parce que je galère près des douches. Avant, on s'était souvent croisé mais jamais parlé. Ou tous ceux qui, à un moment ou à un autre m'ont donné un coup de main et avec qui désormais j'échange un salut amical. Les inconnus aussi, qui ont toujours un petit mot gentil. "Bon courage, mon chum (pote) !" me disent souvent les gars de mon âge. "Bonne chance, mon homme !" s'autorisent plutôt les femmes âgées. Par curiosité ou réelle sympathie, mon épaule jaunissante (et souvent a l'air libre, elle chauffe un peu) avec la petite bosse de la fracture, attire l'oeil. 
Alors bien sûr, ça n'empêche pas quelques doux égoïstes de la scruter peu discrètement (surtout les grosses plaies au flanc avant qu'elles ne cicatrisent) et de tourner bien vite la tête en me voyant me débattre avec la main courante du bus quand eux sont bien assis. 
La pire démonstration d'égoïsme, c'était en début de semaine, dans le festival d'été de Québec. On cherchait à rentrer chez nous avec des amis en se frayant un chemin dans une foule grossissante quand on s'est retrouvé bloqué à des barrières de police comme beaucoup d'autres qui tentaient une sortie. Il a fallu que je prétexte un malaise pour qu'une mégère me laisse accéder au policier en faction (qui lui, a bien voulu me laisser passer). Bien sûr, je ne tournais pas de l'oeil à ce moment-là, mais allez expliquer en quelques secondes que les anti-douleurs vous assomment et que vous ne pouvez pas vraiment rester agglutiné à une foule qui s'excite avec une fracture fraîche de quelques jours. Le flic l'a compris tout de suite, lui, mais quand l'autre a recommencé à s'exciter parce que je faisais passer mes amis, je l'ai copieusement injurié en soulevant mon T-Shirt pour qu'elle voie l'attelle et les plaies bien rouges, un peu comme comme on brandirait un crucifix à un vampire. Ça l'a calmé et je pense que ses voisins ont dû gentiment lui faire comprendre qu'elle aurait mieux fait de se taire.  

Une amie me demandait quelle leçon je tirais de mon accident: je pense que les blessures rapprochent. En situation d'inconfort, le troupeau retrouve un comportement grégaire du tous pour moi et moi tout seul mais individuellement, les gens sont capables de sincères élans de gentillesse. Comme Yves, qui avait l'air de s'être installé dans l'abribus après être "tombé" de l'autre côté de la rue quelques jours auparavant. Visiblement, il avait besoin de parler un peu, et deviser sur nos blessures de guerre était un bon prétexte. Alors quand on s'est quittés parce que le bus arrivait, il m'a lâché une grande claque amicale sur l'épaule (la mauvaise évidemment) avant de se reprendre aussitôt dans un touchant "Oh pardon !" en se mordant confusément les lèvres en me voyant m'affaisser par réflexe pour amortir le contact. Curieusement, son geste m'est allé droit au coeur.
Mais le plus exceptionnel de tous, c'est Réal. Réal doit avoir la quarantaine et attend dans les pavillons de l'université (qui fait hôtel l'été) que son appartement soit peinturé (peint en Québécois). Il travaille dans le milieu de l'orthopédie et déploie beaucoup d'énergie à atténuer ma douleur (qui n'est pas franchement terrible) depuis qu'il a croisé mon épaule. Lui aussi donne l'air de se sentir un peu seul à sa manière très franche de lier contact mais il est particulièrement gentil et attentionné. Chaque fois que je l'ai croisé, il m'a donné autant de conseils qu'il pouvait, examinant avec minutie la posture de mon épaule basse et l'évolution de ma guérison. Il a même été jusqu'à me proposer un lift pour les visites à l'hôpital. Et quand aux cuisines il avait deux bananes en main, il me les a offert avec beaucoup de gentillesse. Mais le "pire", c'était quand il m'a dit "bouge pas, je vais te faire une surprise..." Avant de revenir 10mn plus tard avec un cookie moelleux et un coca bien frais. D'habitude je n'aime pas les boissons gazeuses mais celle-ci, je l'ai vraiment apprécié (je commence à prendre goût à plein de trucs en ce moment), empêchant mes amis de finir à ma place la bouteille.


lundi 7 juillet 2008

"T'as intérêt à décrocher ton diplôme !"


Je le savais bien que Maman n'allait pas aimer... Mais j'ai presque apprécié le savon sur skype, quand je l'ai vu hésiter entre colère et tendresse, à la fois furieuse et attendrie, impuissante et un chouïa autoritaire envers son rejeton cassé de l'autre côté de l'océan. 

Pour faire bref, la piste était belle, rapide, peu de pierres. Ça brassait bien et on déboulait assez vite en vélo avec deux copains rencontrés sur place. 
Tout allait bien mais ma roue avant a tenté une incursion dans le fossé. Une racine l'a arrêté net. 
Quand je me suis relevé, j'avais cogné fort le sol à côté de mon vélo dont la roue était restée prisonnière. 9,5/10 m'a donné Patrick pour ce splendide jeté ("par-dessus les poignées" disent les Québécois) tandis que Régis allait chercher des secours.

En bas, la radio confirme ce dont on se doutait un peu : clavicule cassée. 
Au moins un mois et demi de convalescence.

Merci beaucoup Patrick et Régis pour votre aide précieuse et votre soutien chaleureux.

vendredi 4 juillet 2008

Happy birthday to yooooooouuu...


Depuis hier, Québec a 400 ans et moi j'ai dansé le mia avec I am... 

Bonne fête Québec !

jeudi 3 juillet 2008

Adieu Orangina...


Je ne vous avais pas dit, mais en rentrant de ma merveilleuse journée au Mont Sainte-Anne il y a un peu plus de deux samedis, j'avais attaché Orangina Rouge devant la résidence du Pavillon Parent, le temps de me reposer (et pour le bichonner un peu le lendemain).
Il était pile poil sous la caméra mais ça n'a pas empêché un voleur de venir me le dérober, un dimanche après-midi, à 16h et au milieu de pas mal de monde... La caméra montre parfaitement cette enflure se planquer un bon moment avec une mine assez agressive dès que du monde s'approchait. Puis vint l'instant fatal : ce !*&?$#$ sort une énorme pince de son sac et s'enfuit avec mon vélo...

Que ce soit le service de sécurité ou la police, tous m'ont confirmé qu'il n'y a pas de protection efficace contre le vol, les "U", ces gros cadenas incassables, étant forcés à la perceuse. Ils m'ont aussi dit que je n'avais quasiment aucune chance de revoir mon vélo. 

La semaine a donc passé et, alors que mon anniversaire approche que j'errais comme une âme en peine, un généreux sponsor la providence s'est penchée sur mon compte en banque désespoir. Il se trouve qu'à ce moment précis, par le plus grand des hasards, je me trouvais justement en train de scotcher littéralement sur un magnifique vélo de Cross (une variété montagneuse). Mais quand je dis scotché, c'est scotché. La bête, environ un an et demi, double freins à disques à air comprimé, double suspensions avec réglage au guidon sommeillait derrière une pile de cartons, dixit le vendeur. Jusqu'au jour où elle atterrit avec quelques semblables dans les rayons (sans mauvais jeu de mots) du magasin de cycles. Et là voilà innocemment pendue par une roue au milieu de tous ces vélos.

Tout de suite j'ai su que nous étions fait l'un pour l'autre et je passais un long moment à la détailler sous toutes les coutures avant de repartir avec cette impression bizarre que j'allais vite revenir. Un peu lorsque l'on est convaincu qu'il n'y a pas d'autre choix possible. Je savais, après mon excursion précédente au Mont Saint-Anne, que ce beau vélo bleu correspondait parfaitement aux critères de robustesse, d'agilité et de polyvalence que je cherchais.

Alors quand un concurrent m'a dit qu'il fallait que je courre l'acheter parce qu'il n'arriverait jamais à descendre le prix de ses marques au même niveau, je ne me suis pas fait prié...

Je vous présente donc Schtroumph Hargneux, mon nouveau vélo :


En deux jours, l'affaire était pliée, le vélo ajusté (et non pas l'inverse) et je prenais la navette pour le Mont Sainte-Anne. Il faut juste que je précise une chose avant : la veille, je trouvais la fourche avant drôlement dure et les freins bizarrement mous. La fourche avait un défaut et est partie en garantie mais les freins, un des vendeurs me dit que c'était normal et qu'il fallait que je les rôde un peu avant de descendre avec quelques freinages secs. 

Dubitatif mais consciencieux, c'est ce que je fis. Et après un nombre incalculable de vol au-dessus du guidon (toujours en douceur mais quand même), je confirme : il ne fallait pas les titiller beaucoup pour les voir mordre les disques comme des pitt-bulls ! 

mercredi 2 juillet 2008


Hier c'était la fête du Canada. Ça faisait quelques semaines déjà que ce jour férié était placardé sur les devantures des magasins (ce qui ne m'a pas empêché d'essayer quand même d'aller chercher mon vieux vélo que j'avais mis en réparation...) 
Plein de la joyeuse fougue de notre jeunesse débridée en cette période de festival, nous avions décidé d'arpenter les rues de la capitale. Non, pas Ottawa mais Québec... Oui parce que ici les jours fériés c'est 1 juillet - fête du Canada mais avant, le 23 juin jour de la Saint-Jean, c'était la fête NATIONALE du Québec. Non, il n'y a pas une erreur de frappe. Car à part un concert à minettes et des scouts qui se débarrassaient distribuaient de petits drapeaux, c'était plate à mort, pour reprendre à ma sauce une expression du coin.

En revanche, la fête nationale du Québec... c'était... comment dire :