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Québec, Canada
En année d'étude en Maîtrise de Journalisme International à l'Université Laval. Et après...

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mercredi 17 septembre 2008

Où t'as mis ta pagaie (bis) ?

Dans l'eau à zéro degré !


Le week-end dernier c'était Via Ferrata. Mais avant d'évoquer ce haut moment de bravitude française en terre hostile ("teasing-teasing, everything is in the teasing" dirait un de mes profs), je vais revenir quelques semaine avant (à la demande de Pôpa) sur le précédent week-end en kayak de mer, aux Bergeronnes :


Agrandir le plan
Alors coupons court au suspense, on a bien vu des
  
et des
mais le top du top c'était la
   
Baleine bleu ! 
Dont on a entendu le souffle gargantuesque avant de sentir l'haleine de maquereau et de voir passer le bout de la queue s'élevant lentement au-dessus de l'eau avec la grâce extraordinaire d'un anglais décollant le petit doigt de sa tasse de thé.

On était chanceux, la bête est rare. Mais en réalité, notre bonheur de nous trouver là, à glisser sur l'eau au crépuscule, était si intense, que croiser la copine de Pinocchio, c'était un peu comme la cerise sur le sunday diraient les Québécois : magiquement superflu. 

lundi 8 septembre 2008

La crapaude et le prince charmant.


Il était une fois une petite crapaude.

Bourrée.

Oui, la petite crapaude de mon histoire était une crapaude qui aimait bien faire la fête. Et ce soir-là, l’hydromel coulait à flot dans la meilleure taverne de la région : Chez ta sœur.

Notre petite crapaude, qui s’ennuyait ferme dans la vie de tous les jours, goûtait là une occasion de se distraire et de noyer son quotidien dans la boisson des Dieux.

Avec une profonde banalité mais une très bonne ambiance, la fête avançait doucement.

Mais voilà qu’un vermisseau, qui avait l’air très jeune, se mit à perdre pied : de toute évidence, il ne tenait pas l’alcool. Dansant, chahutant, criant… L’écervelé ne tenait plus en place et ses amis avaient toutes les peines du monde à le calmer.

Pendant ce temps-là, notre crapaude, bien entamée, ne s’était rendu compte de rien : succombant à un autre vice, elle fumait tranquillement à l’extérieur de la taverne (oui, dans mon conte de fées aussi il est interdit d’enfumer les non-fumeurs dans les bars). Bien mal lui en prit, car à son retour, son sac (qui contenait un gros appareil photo) avait disparu.

Affolée, elle se mit immédiatement à quatre pattes sous la table pour retrouver son bien. Et là mes enfants, le miracle se produit : d’un geste débonnaire, un charmant prince (charmant) se pencha sur elle, lui tapota avec une extrême délicatesse l’épaule (puis un peu plus fort parce que la jolie crapaude était complètement cuite) et lui présenta le sac qu’elle cherchait (et qu’il avait vaillamment protégé de sa vie contre l’autre imbécile qui touchait à tout).

Bon. OK. Je romance un peu : ça ne s’est pas tout à fait passé comme ça. Le prince charmant draguait sans vergogne sa voisine et n’avait fait que glisser le sac de la crapaude entre ses jambes quand le type bourrée attrapait tout ce qui lui passait sous la main. Mais ça a suffi à ce que la crapaude le remarque, lâche les couteaux qu'elle avait dans les yeux et qu’elle gardait pour tous les prétendants qui tentaient de l’approcher et vole quelques baisers au prince charmant qui n’avait rien d’un prince mais était particulièrement charmant.

Et je vous la fais courte, mais aussi incroyable que cela puisse paraître, après une bonne centaine de baisers (oui, il en faut plus qu'un pour les filles) et quelques semaines, la petite crapaude s'est transformée en une très jolie princesse qui ne fume plus, ne boit plus (enfin, beaucoup moins qu'avant), et ne s'ennuie plus. Elle s'est même mise à faire du sport et a guéri la peine de coeur du prince charmant qui s'était fait entuber quelques mois plus tôt par une sorcière (qui a dit belle-mère ?!?).

Bref, nos deux tourteaux (oui, les crustacés aussi ont le droit d'aller dans les métaphores) allaient découvrir que n'est pas crapaud qui croit, et redécouvrir que la vie à deux est plus facile. Aujourd'hui, un an après et des milliers de kilomètres entre eux, leurs peaux frissonnent souvent comme s'ils étaient côte à côte. Et avec beaucoup de bonheur, ils envisagent déjà d'adopter une poutine à quatre pattes pour jouer avec leurs futurs têtards...


J'ai emprunté l'illustration de ce post à Tägtick qui fait des trucs bien sympa (et j'espère qu'il ne m'en voudra pas).

dimanche 7 septembre 2008

Où t'as mis les pagaies ?

Où t'as mis les pagaies ?
Là-bas sous les cocotiers
Là-bas sous les cocotiers
Mais les crocros les ont mangées
Mais les crocros les ont mangées
On peut pu pagayer...
On peut pu pagayer...


Jean Leloup s'est fait assassiner par les critiques. C'est injuste. Oui, il a été particulièrement odieux. Mais aussi très généreux. Non, il n'aurait pas dû copieusement injurier son public pour qu'il se taise. Mais il voulait nous raconter une histoire...

Les Français connaissent mal ce grand chanteur. Mais beaucoup de Québécois lui reconnaissent un certain génie (et moi aussi). C'est assez étonnant d'ailleurs que Céline ait percé en France mais pas lui. Alors quand le petit génie fait des caprices, un chroniqueur enrage : "Tu n'avais pas le droit !" Et dans le fond, il n'a pas tort. Jean Leloup a agi par moment avec une profonde maladresse. Mais est-ce suffisant pour lui en vouloir ?

Moi j'étais tout près. Rapidement cramponné à la barrière au gré des pogos et j'ai vu un show magnifique, à la fois dépareillé (avec des musiciens et des choristes perdus par leur chanteur) et finement ciselé. Un Jean Leloup star toute puissante, qui joue les divas avec la foule, et un copain qui fait monter sur scène un type déguisé en reine d'Angleterre Shrekissime. Un chanteur qui tronque ses plus belles chansons mais interprète les autres avec magie. Un emmerdeur et un conteur d'histoire fascinant.

Et puis surtout, il a chanté avec nous cette chanson de colo qu'on lui a lancée comme ça et qu'il ne connaissait pas. Ça a duré un bon moment, nous beuglant comme des gamins, lui jouant comme Peter Pan. Moi je l'ai aimé pour ça. Je l'ai aimé parce qu'une semaine après, ces chansons je les ai toujours dans la tête. Là-bas sous les cocotiers...


samedi 6 septembre 2008

Magasin Général : message évolutif

À la mode des groupes de Facebook "Tu sais que tu as été à... quand...", je ferai évoluer ce message sur le même mode :

Tu sais que tu as travaillé au Magasin Général quand :

- quand tu as beaucoup d'affection pour une dame qui t'appelle "Cher" ou "Mon cher" (assez fréquent au Québec) qui vante tes mérites ("Monsieur, vous avez un excellent commis"), ne comprend pas la popularité de Betty Boop (moi non plus) et s'en va en te saluant par ton prénom. 
- quand ça fait chier Val de ne pas voir ce que j'écris sur des petits bouts de papier pour ce blog : "J'ai l'air d'un animal dans un zoo ! T'as l'air bête ! J'te déteste quand t'as ce sourire-là, t'as l'air tellement satisfait !"
- quand tu adores les clients qui te disent "je suis en vacances, j'ai tout mon temps" parce que leur carte bancaire reste longtemps dans la machine et que tu détestes ceux qui ne sont pas capable de lâcher autre chose que des grognements. 
- quand une petite vieille s'approche avec un air de gourmandise : "Do you sell Whiskey ?"
- quand un groupe de grand-mères est hilare dans le magasin et à deux doigt d'acheter des fausses dents pour tout le monde. 
- quand un américain te dit : "Aïeouwaïou" (Hie, how are you ?).
- quand un autre (sûrement canadien anglophone) te parle comme si tu étais sourd : "That is Mi-che-lab" (en désignant une enseigne de bière). Do you (avec un signe vers moi parce que "you" c'est moi) sell Lau-ren-ti-de ?". Que tu retiens pour toi un "non connard, je sell pas Lau-ren-ti-de". Que l'autre continue à faire le clown en beuglant : "Do you see that honey ? They don't sell Laurentide ! The beer of Québec ! It's amasing they don't sell it !" et qu'il enchaîne par un (et je vous jure que c'est vrai) : "You see that, I could buy it if want. But I don't want". En bon québécois on dit : gros cave...
- quand un client te demande (à propos d'un miroir Harley Davidson) : "Combien ki coûte, elle ?" et que sans rire il essaie de négocier l'objet à 90 au lieu de 145, promet de repasser mais ne revient jamais. 
- quand tu attends le coup de trop sur le gamin qui vient de se prendre trois coups de bouteille vide sur la tête par le père, quelques baffes par la mère et un grand frère qui lui tord l'oreille. Quand ensuite tu te trouves lâche de ne pas avoir réagi : tous les coups étaient en trop.
- quand ta mère t'appelle "orignal baveux"...
- quand un client d'un certain âge te fait remarquer que la femme qui jouit bruyamment dans la chanson qui passe doit être "asthmatique".
- quand tu entends une de tes collègues dire : "C'est mon rêve d'être une bonne cochonne". Et une autre de lancer : "Qui est gouine ?!?"
- quand une anglaise te demande : "Is this music driving you crazy ?"
- quand la carte bancaire d'un espagnol s'éternise et que celui-ci en rigole : "Satellite kapput ?"
- quand tu as plus l'impression de travailler dans un sex-shop que dans un magasin de souvenir parce que tes collègues sont plus débridées que des drag queens sous amphétamines.
- quand tu joues à "pile je gagne, face tu perds" et que par un incroyable concours de circonstance, tu gagnes.
- quand tu te sens brimé parce que l'on t'interdit de refaire des pétards (Bad Isa, Bad!).
- quand tu vois deux bons trentenaires acheter plusieurs boîtes de bombes puantes "for the office".
- quand un étranger à la langue non identifiée te dit "Sproof!" en imitant avec ses bras l'explosion des pétards que tu mets en sachets.
- quand un petit bonhomme dont le nez ne dépasse pas le comptoir demande : "ça marche comment les pétards, monsieur ? Et un seul, combien ça coûte ?"
- quand on joue au tennis avec des pétards.
- quand tu finis par découvrir l'odeur de la chair brûlée en jouant avec les pétards...

[MàJ 6 septembre]

- quand on te dit que "toi aussi" tu es lesbienne parce que tu fais des réparations
- quand tu sais qu'on peut jouer de la musique avec une couille (la cuillère musicale)
- quand t'as envie d'envoyer bouler le client qui, d'un air supérieur, te fait un signe du doigt pour que tu le suives devant les vieilles bouteilles : "De mon temps, ça valait même pas..."
- quand tu comprends l'expression : "la lumière était allumée, mais il n'y avait personne à l'intérieur" en regardant une blonde de compétition faire des onomatopées devant les Betty Boop.  

[MàJ 26 août]

- quand tu vends une Cadillac rose à une petite fille qui te fait un grand sourire.
- quand tu piques dans la caisse... 
...toutes les éditions spéciales de pièces canadiennes pour une copine qui les collectionne (oui, en les remplaçant évidemment).
- quand tu remplis la caisse avec la monnaie qui traîne dans ton porte-monnaie parce que tu as la flemme d'aller chercher un rouleau de pièces dans la réserve et que ça t'arrange de t'alléger un peu.
- quand tu joues au lance-pierres (pour tester la marchandise) avec un petit vieux qui veut chasser les chats de sa pelouse (la belle excuse !). 
- quand tu fais semblant d'avoir mal à l'épaule pour faire culpabiliser tes collègues qui t'envoient chercher des cartons...
- ...quand tes collègues ne te croient plus.
- quand tu aides une bande de jeunes à se déguiser en shérif.
- quand tu dis toute la journée bonjour à des gens qui t'ignorent mais que d'autres se confondent en salutations et en compliments sur le magasin.
- quand on te demande du dissolvant à vernis, du dentifrice et une rappe à bois dans la même journée.
- quand tu hais les Français qui t'embrouillent dans tes opérations de caisse parce qu'ils veulent écouler toute leur monnaie au dernier moment.
- quand il n'y a que les Français pour te faire monter une boîte de taxis new-yorkais tous identiques et passer un quart d'heure à en choisir un.
- quand tu insistes pour remettre de la musique qui plaise à Monsieur Olivier, le joueur de cuillère musicale, parce qu'il a vraiment l'air trop triste, tout seul sur son banc. 

[MàJ 25 août]

- quand comme tes collègues tu commences une hiérarchie du savoir-vivre de la clientèle : les français ont les gamins les plus sages mais sont parfois les plus arrogants. Les mexicains sont vraiment les plus bruyants. Les américains (qui ne sont jamais à un paradoxe près) sont à la fois les plus charmants et les plus odieux. Et les québécois dans tout ça ? Ah, les québécois...
- quand tu sais que les pétards se livrent en grosse "roue" de 16 000 et que ça fait un paquet de petits paquets de dix à faire. 
- quand d'ailleurs tu profites des réductions du personnel pour faire une provision de pétards pour ton anniversaire.
- quand tu reçois une carte "Pour ton anniversaire chère nièce", avec paillettes et princesse, que même ton patron a signé et que tu songes que les princesses de ton magasin ont un humour douteux mais salutaire (petites coquines...). 

[MàJ 15 août]

- quand un client t'explique tes droits à tenir face à un policier en menaçant de lâcher une boule puante dans le magasin (et que tu finis par le croire, avec son sourire en coin...)
- quand tu apprends que les bouteilles de Pepsi de 1974 avaient quatre points blancs sur le goulot.
- quand tu retrouves le sourire en travaillant.

[MàJ 13 août]

- quand tu souris en voyant des vieux s'extasier devant les bombons de leur enfance et que tu prends un bon coup de vieux en achetant un Mad de 1990 avec Robocop, les Tortues Ninjas, les Gremlins...
- quand t'as envie d'acheter la moitié du magasin mais que tu te demandes comment certaines personnes font pour acheter l'autre moitié qui n'est vraiment pas à ton goût...
- quand tu découvres chaque jour un nouveau truc.
- quand tu as un nom de totem (Orignal Baveux - merci Isa - pour vous servir). 
- quand tu sais ce qu'est une cuillère musicale et que tu fais tout pour te défiler lorsqu'il faut en jouer parce que tes collègues jouent trop bien et que tu ne veux pas passer pour le cancre de service.
- quand tu connais par coeur Mes aïeux (groupe de Rock québécois) ainsi que bon nombre d'autres chansons qui restent dans la tête.
- quand tu sais qu'une bonne pendaison de crémaillère ne se fait pas sans un bon pendu.
- quand tu découvres Québec la nuit.
- quand tu prends goût à la subversion.
- quand tu te mets à songer à des slogans déformés comme Barge is beautiful.
- quand tu sais que tu es devenu un vieux singe parce qu'un gamin te sort un baratin pendant que ses potes volent des pétards et que tu les mets dehors en ramenant victorieusement la poignée de pétards. "Tu donneras un 100% de compliments au patron !" qu'il disait, le petit con... T'auras mon pied à 100% dans les fesses si tu reviens, que j'aurais dû lui répondre.
- quand tu sors tous les harmonicas à un couple de petits vieux parce que le mari "il joue de tous les instruments !" et que tu le fais avec plaisir pour ne pas bouder le leur, de plaisir. Comme dit Madame : "Hein que c'est vrai que tu joues de tout... Montre leur voir !"
- quand tu appelles par leur prénom les habitués qui viennent chercher de vieilles bouteilles (de père en fils) ou jouer de la cuillère en bois en expliquant à ta collègue (qui joue super bien) qu'elle a "enfin" fait des progrès.
- quand un client te donne un grand coup dans l'épaule (oui, là où la clavicule est cassée) en t'expliquant qu'on dit "Kwé-bec" en Indien et pas "Qué-bec" avec la bouche en cul de poule.
- quand tu es fier d'aller bosser dans le bazar le plus chouette de Québec.

mardi 2 septembre 2008

On the raft again...

Samedi, le soleil était haut, l'air lourd et les mouettes gazouillaient. En ce dernier week-end de vacances, le temps était à la sieste...

Nan... En fait il pleuvait (comme tout l'été - j'adore ce pays) et on avait décidé avec ma soeur et son Doudou, d'aller jouer dans les rochers en bateau : Rafting ! Yeah Baby !! (hem, je m'emporte).
Comme l'année dernière avec Pépette, on portait des combinaisons ridicules, comme l'année dernière, il pleuviotait entre les rayons de soleil et les couleurs étaient superbes et comme l'année dernière il y avait plein d'eau. Ah tiens, non. Cette fois-ci la rivière était plutôt basse et les cailloux plutôt gros.


Ce qui a valu aux petits rafts des voisins quelques envolées acrobatiques (mais pas aux trois nôtres, plus lourds).


Et dans la chaleur de ce mois d'été, on a même été jusqu'à prendre un petit bain...


Mais le top du top, c'était le saut (en toute sécurité) de ma courageuse petite soeur qui vaut le détour : 


Je précise que pour ma part (et pour ne pas me faire incendier par ma mère qui a enfin compris comment lire ce blog) pour cause de faiblesse dans l'épaule, je me suis fait porter pâle à toutes les acrobaties, leur préférant une bonne sieste (puisque je vous le dis !)

Mais qui est Claire ?

Le suspense n'a que trop duré ! Alors avant de vous parler de la queue de la baleine, de la chute du porte-feuille ou des crocodiles qui ont mangé les pagaies, je vais m'empresser de répondre à cette question qui taraude les millions de lecteurs de ce blog : mais qui est Claire ? C'est elle :
Oui, Claire est bien une magnifique plante carnivore et vient vraisemblablement de Colombie-Britannique où elle est assez présente dans la tourbière. On forme une bonne équipe tous les deux : moi je cultive les insectes; elle, elle les mange.

Comme d'habitude, toute analogie de ce prénom avec celui d'une personne existante est purement fortuite (quoique…)