Grünt.

Grünt, Grünt, le Corse fait Grünt.
À l'hiver venu, le corse se mû.
Si le froid le transit, c'est que déjà il est pris
Par un souffle glacial
Et que sous la lumière pâle
Vite, vite, à l'abribus il se réfugie.

Recroquevillé sur son banc
Une chaude poutine tout contre son flanc
Telle Bernadette sur son sac
Et non le valeureux guerrier Mic-Mac,
Il fait Grünt.

Quelle merveille de voir qu'enfin il se rue
À la bise venue.

Lui, si tranquille auparavant
S'anime et bourre
Au milieu des tours
Et s'en va en courant

Droit dans le kiosque
Par canivaux et murets,
Tel le furet
Il court, il court, le Corse
Et fait Grünt.

Si à l'hiver, Septembre
Le tance d'un coup de semonce,
Le Corse met le cap sur son île,
Vers sa chaleur bénie, il file
Livrant Québec au terrible hiver qui s'annonce.