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Québec, Canada
En année d'étude en Maîtrise de Journalisme International à l'Université Laval. Et après...

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samedi 6 septembre 2008

Magasin Général : message évolutif

À la mode des groupes de Facebook "Tu sais que tu as été à... quand...", je ferai évoluer ce message sur le même mode :

Tu sais que tu as travaillé au Magasin Général quand :

- quand tu as beaucoup d'affection pour une dame qui t'appelle "Cher" ou "Mon cher" (assez fréquent au Québec) qui vante tes mérites ("Monsieur, vous avez un excellent commis"), ne comprend pas la popularité de Betty Boop (moi non plus) et s'en va en te saluant par ton prénom. 
- quand ça fait chier Val de ne pas voir ce que j'écris sur des petits bouts de papier pour ce blog : "J'ai l'air d'un animal dans un zoo ! T'as l'air bête ! J'te déteste quand t'as ce sourire-là, t'as l'air tellement satisfait !"
- quand tu adores les clients qui te disent "je suis en vacances, j'ai tout mon temps" parce que leur carte bancaire reste longtemps dans la machine et que tu détestes ceux qui ne sont pas capable de lâcher autre chose que des grognements. 
- quand une petite vieille s'approche avec un air de gourmandise : "Do you sell Whiskey ?"
- quand un groupe de grand-mères est hilare dans le magasin et à deux doigt d'acheter des fausses dents pour tout le monde. 
- quand un américain te dit : "Aïeouwaïou" (Hie, how are you ?).
- quand un autre (sûrement canadien anglophone) te parle comme si tu étais sourd : "That is Mi-che-lab" (en désignant une enseigne de bière). Do you (avec un signe vers moi parce que "you" c'est moi) sell Lau-ren-ti-de ?". Que tu retiens pour toi un "non connard, je sell pas Lau-ren-ti-de". Que l'autre continue à faire le clown en beuglant : "Do you see that honey ? They don't sell Laurentide ! The beer of Québec ! It's amasing they don't sell it !" et qu'il enchaîne par un (et je vous jure que c'est vrai) : "You see that, I could buy it if want. But I don't want". En bon québécois on dit : gros cave...
- quand un client te demande (à propos d'un miroir Harley Davidson) : "Combien ki coûte, elle ?" et que sans rire il essaie de négocier l'objet à 90 au lieu de 145, promet de repasser mais ne revient jamais. 
- quand tu attends le coup de trop sur le gamin qui vient de se prendre trois coups de bouteille vide sur la tête par le père, quelques baffes par la mère et un grand frère qui lui tord l'oreille. Quand ensuite tu te trouves lâche de ne pas avoir réagi : tous les coups étaient en trop.
- quand ta mère t'appelle "orignal baveux"...
- quand un client d'un certain âge te fait remarquer que la femme qui jouit bruyamment dans la chanson qui passe doit être "asthmatique".
- quand tu entends une de tes collègues dire : "C'est mon rêve d'être une bonne cochonne". Et une autre de lancer : "Qui est gouine ?!?"
- quand une anglaise te demande : "Is this music driving you crazy ?"
- quand la carte bancaire d'un espagnol s'éternise et que celui-ci en rigole : "Satellite kapput ?"
- quand tu as plus l'impression de travailler dans un sex-shop que dans un magasin de souvenir parce que tes collègues sont plus débridées que des drag queens sous amphétamines.
- quand tu joues à "pile je gagne, face tu perds" et que par un incroyable concours de circonstance, tu gagnes.
- quand tu te sens brimé parce que l'on t'interdit de refaire des pétards (Bad Isa, Bad!).
- quand tu vois deux bons trentenaires acheter plusieurs boîtes de bombes puantes "for the office".
- quand un étranger à la langue non identifiée te dit "Sproof!" en imitant avec ses bras l'explosion des pétards que tu mets en sachets.
- quand un petit bonhomme dont le nez ne dépasse pas le comptoir demande : "ça marche comment les pétards, monsieur ? Et un seul, combien ça coûte ?"
- quand on joue au tennis avec des pétards.
- quand tu finis par découvrir l'odeur de la chair brûlée en jouant avec les pétards...

[MàJ 6 septembre]

- quand on te dit que "toi aussi" tu es lesbienne parce que tu fais des réparations
- quand tu sais qu'on peut jouer de la musique avec une couille (la cuillère musicale)
- quand t'as envie d'envoyer bouler le client qui, d'un air supérieur, te fait un signe du doigt pour que tu le suives devant les vieilles bouteilles : "De mon temps, ça valait même pas..."
- quand tu comprends l'expression : "la lumière était allumée, mais il n'y avait personne à l'intérieur" en regardant une blonde de compétition faire des onomatopées devant les Betty Boop.  

[MàJ 26 août]

- quand tu vends une Cadillac rose à une petite fille qui te fait un grand sourire.
- quand tu piques dans la caisse... 
...toutes les éditions spéciales de pièces canadiennes pour une copine qui les collectionne (oui, en les remplaçant évidemment).
- quand tu remplis la caisse avec la monnaie qui traîne dans ton porte-monnaie parce que tu as la flemme d'aller chercher un rouleau de pièces dans la réserve et que ça t'arrange de t'alléger un peu.
- quand tu joues au lance-pierres (pour tester la marchandise) avec un petit vieux qui veut chasser les chats de sa pelouse (la belle excuse !). 
- quand tu fais semblant d'avoir mal à l'épaule pour faire culpabiliser tes collègues qui t'envoient chercher des cartons...
- ...quand tes collègues ne te croient plus.
- quand tu aides une bande de jeunes à se déguiser en shérif.
- quand tu dis toute la journée bonjour à des gens qui t'ignorent mais que d'autres se confondent en salutations et en compliments sur le magasin.
- quand on te demande du dissolvant à vernis, du dentifrice et une rappe à bois dans la même journée.
- quand tu hais les Français qui t'embrouillent dans tes opérations de caisse parce qu'ils veulent écouler toute leur monnaie au dernier moment.
- quand il n'y a que les Français pour te faire monter une boîte de taxis new-yorkais tous identiques et passer un quart d'heure à en choisir un.
- quand tu insistes pour remettre de la musique qui plaise à Monsieur Olivier, le joueur de cuillère musicale, parce qu'il a vraiment l'air trop triste, tout seul sur son banc. 

[MàJ 25 août]

- quand comme tes collègues tu commences une hiérarchie du savoir-vivre de la clientèle : les français ont les gamins les plus sages mais sont parfois les plus arrogants. Les mexicains sont vraiment les plus bruyants. Les américains (qui ne sont jamais à un paradoxe près) sont à la fois les plus charmants et les plus odieux. Et les québécois dans tout ça ? Ah, les québécois...
- quand tu sais que les pétards se livrent en grosse "roue" de 16 000 et que ça fait un paquet de petits paquets de dix à faire. 
- quand d'ailleurs tu profites des réductions du personnel pour faire une provision de pétards pour ton anniversaire.
- quand tu reçois une carte "Pour ton anniversaire chère nièce", avec paillettes et princesse, que même ton patron a signé et que tu songes que les princesses de ton magasin ont un humour douteux mais salutaire (petites coquines...). 

[MàJ 15 août]

- quand un client t'explique tes droits à tenir face à un policier en menaçant de lâcher une boule puante dans le magasin (et que tu finis par le croire, avec son sourire en coin...)
- quand tu apprends que les bouteilles de Pepsi de 1974 avaient quatre points blancs sur le goulot.
- quand tu retrouves le sourire en travaillant.

[MàJ 13 août]

- quand tu souris en voyant des vieux s'extasier devant les bombons de leur enfance et que tu prends un bon coup de vieux en achetant un Mad de 1990 avec Robocop, les Tortues Ninjas, les Gremlins...
- quand t'as envie d'acheter la moitié du magasin mais que tu te demandes comment certaines personnes font pour acheter l'autre moitié qui n'est vraiment pas à ton goût...
- quand tu découvres chaque jour un nouveau truc.
- quand tu as un nom de totem (Orignal Baveux - merci Isa - pour vous servir). 
- quand tu sais ce qu'est une cuillère musicale et que tu fais tout pour te défiler lorsqu'il faut en jouer parce que tes collègues jouent trop bien et que tu ne veux pas passer pour le cancre de service.
- quand tu connais par coeur Mes aïeux (groupe de Rock québécois) ainsi que bon nombre d'autres chansons qui restent dans la tête.
- quand tu sais qu'une bonne pendaison de crémaillère ne se fait pas sans un bon pendu.
- quand tu découvres Québec la nuit.
- quand tu prends goût à la subversion.
- quand tu te mets à songer à des slogans déformés comme Barge is beautiful.
- quand tu sais que tu es devenu un vieux singe parce qu'un gamin te sort un baratin pendant que ses potes volent des pétards et que tu les mets dehors en ramenant victorieusement la poignée de pétards. "Tu donneras un 100% de compliments au patron !" qu'il disait, le petit con... T'auras mon pied à 100% dans les fesses si tu reviens, que j'aurais dû lui répondre.
- quand tu sors tous les harmonicas à un couple de petits vieux parce que le mari "il joue de tous les instruments !" et que tu le fais avec plaisir pour ne pas bouder le leur, de plaisir. Comme dit Madame : "Hein que c'est vrai que tu joues de tout... Montre leur voir !"
- quand tu appelles par leur prénom les habitués qui viennent chercher de vieilles bouteilles (de père en fils) ou jouer de la cuillère en bois en expliquant à ta collègue (qui joue super bien) qu'elle a "enfin" fait des progrès.
- quand un client te donne un grand coup dans l'épaule (oui, là où la clavicule est cassée) en t'expliquant qu'on dit "Kwé-bec" en Indien et pas "Qué-bec" avec la bouche en cul de poule.
- quand tu es fier d'aller bosser dans le bazar le plus chouette de Québec.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

J'aime quand tu as l'air heureux : d'une certaine manière, pour moi, c'est une vraie récompense !
Eclate-toi : ça fait plaisir à voir !

Anonyme a dit…

C'est la classe de travailler là bas!

Anonyme a dit…

- quand tu as plus l'impression de travailler dans un sex-shop que dans un magasin de souvenir parce que tes collègues sont plus débridées que des drag queens sous amphétamines.

Naturellement, je n'ai aucune idée de ce dont tu parles par là. Nous sommes toutes très prudes et aucunement vulgaires au magasin général. Pff!