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Québec, Canada
En année d'étude en Maîtrise de Journalisme International à l'Université Laval. Et après...

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lundi 8 septembre 2008

La crapaude et le prince charmant.


Il était une fois une petite crapaude.

Bourrée.

Oui, la petite crapaude de mon histoire était une crapaude qui aimait bien faire la fête. Et ce soir-là, l’hydromel coulait à flot dans la meilleure taverne de la région : Chez ta sœur.

Notre petite crapaude, qui s’ennuyait ferme dans la vie de tous les jours, goûtait là une occasion de se distraire et de noyer son quotidien dans la boisson des Dieux.

Avec une profonde banalité mais une très bonne ambiance, la fête avançait doucement.

Mais voilà qu’un vermisseau, qui avait l’air très jeune, se mit à perdre pied : de toute évidence, il ne tenait pas l’alcool. Dansant, chahutant, criant… L’écervelé ne tenait plus en place et ses amis avaient toutes les peines du monde à le calmer.

Pendant ce temps-là, notre crapaude, bien entamée, ne s’était rendu compte de rien : succombant à un autre vice, elle fumait tranquillement à l’extérieur de la taverne (oui, dans mon conte de fées aussi il est interdit d’enfumer les non-fumeurs dans les bars). Bien mal lui en prit, car à son retour, son sac (qui contenait un gros appareil photo) avait disparu.

Affolée, elle se mit immédiatement à quatre pattes sous la table pour retrouver son bien. Et là mes enfants, le miracle se produit : d’un geste débonnaire, un charmant prince (charmant) se pencha sur elle, lui tapota avec une extrême délicatesse l’épaule (puis un peu plus fort parce que la jolie crapaude était complètement cuite) et lui présenta le sac qu’elle cherchait (et qu’il avait vaillamment protégé de sa vie contre l’autre imbécile qui touchait à tout).

Bon. OK. Je romance un peu : ça ne s’est pas tout à fait passé comme ça. Le prince charmant draguait sans vergogne sa voisine et n’avait fait que glisser le sac de la crapaude entre ses jambes quand le type bourrée attrapait tout ce qui lui passait sous la main. Mais ça a suffi à ce que la crapaude le remarque, lâche les couteaux qu'elle avait dans les yeux et qu’elle gardait pour tous les prétendants qui tentaient de l’approcher et vole quelques baisers au prince charmant qui n’avait rien d’un prince mais était particulièrement charmant.

Et je vous la fais courte, mais aussi incroyable que cela puisse paraître, après une bonne centaine de baisers (oui, il en faut plus qu'un pour les filles) et quelques semaines, la petite crapaude s'est transformée en une très jolie princesse qui ne fume plus, ne boit plus (enfin, beaucoup moins qu'avant), et ne s'ennuie plus. Elle s'est même mise à faire du sport et a guéri la peine de coeur du prince charmant qui s'était fait entuber quelques mois plus tôt par une sorcière (qui a dit belle-mère ?!?).

Bref, nos deux tourteaux (oui, les crustacés aussi ont le droit d'aller dans les métaphores) allaient découvrir que n'est pas crapaud qui croit, et redécouvrir que la vie à deux est plus facile. Aujourd'hui, un an après et des milliers de kilomètres entre eux, leurs peaux frissonnent souvent comme s'ils étaient côte à côte. Et avec beaucoup de bonheur, ils envisagent déjà d'adopter une poutine à quatre pattes pour jouer avec leurs futurs têtards...


J'ai emprunté l'illustration de ce post à Tägtick qui fait des trucs bien sympa (et j'espère qu'il ne m'en voudra pas).

3 commentaires:

Julie Cruse a dit…

J'aime beaucoup la petite histoire... ^^

Anonyme a dit…

Moi aussi. Et l'ex-soi-diant crapaude, convertie en princesse de charme, elle donne quelle version des faits ?...

Anonyme a dit…

... La crapaude, définitivement sous le charme du prince, n'en crôa toujours pas ses yeux face à tant de bonheur.