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Québec, Canada
En année d'étude en Maîtrise de Journalisme International à l'Université Laval. Et après...

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mardi 14 octobre 2008

Tea time


Après un week-end actif et long - lundi étant férié pour l'action de grâce (Thanksgiving) - j'avais peu le goût de travailler aujourd'hui. Alors, dans l'après-midi, devant un bon film, la fenêtre ouverte pour écouter le bruit de la pluie et jeter un oeil aux feuilles d'automne chahutées par le vent, j'ai bu un bon thé. 
Je sais : il y a eu sur ce blog des récits plus passionnants. Mais ce thé, avec sa tendre sensation de paresse, m'a transporté. Sa chaleur m'a emmené comme une madeleine de Proust. J'y ai senti tout à la fois l'odeur humide de la terre mêlée de feuilles mortes et celle des braises qui réchauffent un salon ; trouvé le claquement d'une porte contre le froid, les vitres qui vibrent et le vieux bois gémissant. J'ai posé le pied contre les carreaux froids sur lesquels on déchausse des bottes pleines de boue, séché le poil mouillé du chien, touché la craie tendre de la grande cheminée de mon père.
La mémoire a des résonances fabuleuses. Il y avait dans ce thé - bien trop sucré comme je les aime - un arôme lointain et impalpable : le souvenir du premier thé que j'ai aimé. Un thé ordinaire, servi dans une simple tasse en fer. Très sucré lui aussi et troublé d'un nuage de lait. Un thé anglais très ordinaire mais que je bus dans un silence extraordinaire, en tête-à-tête avec la plus grande dame d'Afrique*. Ce thé me rappelle ses cheveux cendrés. 




*Il s'agit du Kilimandjaro.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Que je comprends ces moments de détente, ces petits bonheurs tout simples, ces madeleines de Proust, ces sensations qui s'assemblent jour après jour dans nos mémoires pour ressurgir en souvenirs chers, précieux, privilégiés, à soi, exclusifs, inattaquables, jouissifs, rassurants, chaleureux, grisants, apaisants, motivants, qui agissent comme des bouées de sauvetage qui transforment un jour gris en grand beau fixe, ou comme de moelleux canapés dans lesquels on vient chercher réconfort, calme, sérénité et énergie... Tchin tchin, mon Thom !

Julie Cruse a dit…

Il ne manque plus qu'un bon plaid en polaire pour se rouler dedans, et on sent que l'hiver se rapproche !