À bicyclèèèèt'-te ! Je m'en allais sur mon chemin...

Cette adaptation libre des paroles d'Yves Montand, vous vous en doutez, c'est encore pour vous parler de... 

Groquik.

Okay. Okay.

J'ai donné un nom à mon vélo. C'est mon droit, non ? 

Je ne suis pas folle vous savez...*

Alors pourquoi Groquik ? Et bien parce que c'était le héros de toute une génération (presque la mienne) avant d'être remplacé par l'autre éphèbe à la voix de castra qui tape dans les portes de métro : « Rhaaaaa! On m'a encore volé ma boisson chocolatée entre Les Halles et Bastille! »

Décidément on ne peut pas faire confiance aux lapins...

J'aime pas Nesquik (ni le Nesquik) mais je suis sensible à ces grands enfants que l'on a amputé jadis de leur grosse idole jaune  provoquant d'irréversibles carences affectives.

Et puis aussi un peu parce que mon vélo est jaune. 

Enfin bref. Avec Groquik vous avez déjà eu le droit aux épisodes Groquik fait ses premiers ronds de roue dans la neige, Groquik s'achète un pare-sloche (oui, ici, pare-boue : pas utile**), Groquik se met un lampion aux fesses pour Noël, Groquik se fait voler son lampion aux fesses en janvier et bien sûr, Groquik, un frigo et la neige et sa suite Groquik, un micro-ondes et la neige (Schtroumpf musical d'ailleurs, le nom de mon micro-ondes). 

Alors aujourd'hui j'ai essayé (et raté) Groquik joue les stars devant la caméra mais la neige qui glisse, plus le vélo qui mouline dans la soupe, plus la capuche qui tombe sur les yeux et puis quand même un petit peu la peur du ridicule... Fait que, j'ai pas trop ben pogné la scène (que je vous mettrai plus tard).

Alors je vais vous parler de météo... Oui Monsieur ! Je suis engagé moi, j'ai peur de rien ! Le journalisme d'investigation à la JT de 13heures : même pas peur ! 

Parce que figurez-vous que la semaine dernière, vers mercredi, un de mes rares jours de cours, un redoux passait par là. Dans les vers 0°C. Il se trouve que c'était pile le jour où une petite pluie avait décidé, elle aussi, de faire une petite balade dans le coin. Comme de par hasard... En une demi-heure, c'était Armaggedon. Mais Armaggedon version pôle nord : avec glace et flaques gigantesques de partout. Autant dire que, si vous aviez survécu à la patinoire, c'était pas Moïse qui se chargeait de vous arroser en fendant les eaux de toutes ces petites mers mortes, mais ces #!@?*&%# de chauffeurs de bus qui ne repèrent pas plus un piéton marchant sur le bord de la route (hé, hé, les trottoirs ne sont pas toujours praticables l'hiver...) que leurs confrères de la RATP n'ont compris l'usage de ces drôles de lumières rouge et orange qui clignotent de par chez nous (tout comme ils ne voient jamais le pauvre type essoufflé qui gesticule dans leurs rétros : je hais la RATP).

Donc on refait la scène : alors que je venais de passer à deux doigts d'une demi-douzaine de morts brutales par éclatement du coccyx sur la glace, me voilà dans un superbe bond élancé en train de braver la noyade. Mais alors que la bouillasse, par un vicieux phénomène de succion-ventouse a déjà considérablement réduit ma vitesse de pénétration dans l'air humide (pour ne pas dire mouillé), un char passe. Et comme un ange, mais sans les trompettes, m'irradie littéralement de flotte au moment même où, les bras comme un sprinter, le sourire aux lèvres, les pattes battant vigoureusement dans le vide, tel un coyote dans son canyon, je me trouvais juste bien planté au-dessus de la monstrueuse flaque (humide elle aussi).

La suite au prochain numéro...     

*Julie, tu expliqueras au parents et aux grands-parents avant qu'ils ne téléphonent à l'oncle médecin.

**Sloche : [Québec] Mélange de neige fondante, de sable et de sels abrasifs qui se forme l’hiver sur la chaussée, sur les trottoirs. Piétons qui marchent dans la sloche. Source : Antidote, dictionnaire électronique qui est au journaliste paresseux/pressé/économe ce que le Gaffiot est aux latinistes, presque une Bible...